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Nieflheim 

Elke Bippus 

aus dem Katalog „Zeitgenossische Knst aus Bremen“, HfK 2002

 

 

 

Bildverknüpfungen 

Jean-François Guiton präsentiert seine künstlerische Arbeit mit dem Zeitmedium Video in selbständigen Videobändern, in Video- und in Raum-Installationen. Seine Arbeiten appellieren bald durch suggestive Bilder und Klänge bald durch die Titel der Arbeiten an die Imaginationsfähigkeit der Betrachter. In der Rauminstallation Der Rattenfänger von 1997 lösen beispielsweise die in großer Anzahl auf dem Boden liegenden, gleichmäßig ausgerichteten, ovalen Lautsprecher einen kalten Schauer aus, wenn sie durch das zu hörende Piepen und die leisen Schleifgeräusche mit Ratten assoziiert werden. Die technischen Ratten" streben auf eine große Videoprojektion zu. Auf dieser ist eine ovale oder rhomboide Form projiziert, die sich in rhythmischen pulsierenden Bewegungen öffnet und schließt. Es bleibt unklar, was diese an die Klatschbilder des Rorschachtests erinnernde Form eigentlich abbildet das Maul einer Schlange, eine Fledermaus? Peter Friese assoziiert sie mit einem eher angst- als lustbesetzten weiblichen Geschlecht" (Peter Friese, S. 14), also mit dem Symbol bekannter Männerphantasien, mit der vagina dentata, die das Geschlecht ihres Partners beim Koitus verschlingt. Jean-François Guiton hat diese in vielfältiger, aber stets in einer Ambivalenz zwischen Anziehung und Bedrohung lesbare Form über den Titel mit dem Märchen vom Rattenfänger von Hameln verbunden. Dieses kombinatorische Verfahren ist vergleichbar mit der Rezeptionstätigkeit. Wir verknüpfen das mediale, uneindeutige Bild mit Symbolen, Mythen, Lust- und Todesvisionen und machen es darüber für uns lesbar und besetzen es mit Sinn. 

 

Zeit-Bild 

Zentral für ein Video ist, im Unterschied etwa zum Tafelbild, die mediale Ordnung der visuellen Bilder in einer zeitlichen Struktur. Wie auch immer diese beschaffen sein mag - als Evozierung eines Zeitablaufs, als Zeitlupe oder Zeitraffer, in einem sprunghaften Verlauf, fragmentarisch, überlappend, sich dehnend oder gar zu einem zeitlichen Stillstand tendierend - der Parameter Zeit bildet die Grundlage" (Peter Rautmann, Nicolas Schalz, S. 25). 

In seiner Installation Niflheim von 2002 wird Zeit als Grundlage von Video in besonders eindrücklicher Weise vorgestellt. Auf einem Monitor, der wie ein Gemälde an der Wand hängt, ist eine Aufnahme zu sehen, die vielen aus Filmen oder ihrem eigenen Urlaub bekannt sein dürfte. Gezeigt wird eines der Touristenschiffe, das sich auf die Niagara Fälle zubewegt. In der linken Hälfte des Bildes stürzen die Fälle herab, weit davon ab, eher am rechten Bildrand ist das kleine Boot, in einem nebelhaften Raum. Das Bild ist extrem verlangsamt und auch der Ton scheint gedehnt. Diese Arbeit vermittelt Zeit nicht in klassischer Weise über Bewegung, sondern über die Zeit, die man vor dem Bild verbringt. Niflheim ist mit Gilles Deleuze als Zeit-Bild verstehbar. Deleuze unterscheidet das Zeit-Bild vom Bewegungs-Bild: Dieses, ist dem Wahrheitseffekt unterworfen, einer Wahrheit, die es hervorruft, solange die Bewegung ihre Zentren behält." In jenem beruft sich die Bewegung nicht mehr länger auf das Wahre" und Zeit ordnet sich nicht mehr länger der Bewegung unter: beides geschieht zur gleichen Zeit" (Gilles Deleuze, S. 189). 

 

Tod 

Niflheim" kommt vom altnordischen niflheimr, eine Zusammensetzung von nifl, Nebel, und heimr, Heim, Wohnung. In den germanischen Mythen wird mit Niflheim ein im Norden gelegenes Reich der Kälte, des Nebels, der Finsternis und der Toten bezeichnet, die nicht ruhmvoll in der Schlacht starben. 

Jean-François Guiton hat sich in verschiedenen Arbeiten mit dem Tod auseinandergesetzt in Da Trapani (1992), Voyages (1994) oder in La Ronde (1993) und in Le temps d'un portrait (1998). Auch die harmlose, ja banale touristische Aufnahme eines Bootes am Niagara Fall wird durch ihre Inszenierung zu einer Auseinandersetzung mit Tod. Durch die Präsentation des Videos in einem Flachbildschirm wird die Aufnahme einem Bild angenähert ein modernes Stillleben, das den Übergang zwischen Leben und Tod ins Zeit-Bild bringt. Jean-François Guiton fixiert die Schnittstelle zwischen Leben und Tod nicht in einem Bild, zerrt sie nicht ins Sichtbare, sondern zeigt deren Unfaßbarkeit, indem das Boot nahezu unbemerkt im Nebel verschwindet und ebenso unsichtbar wieder da ist und seine Reise ins Niemandsland von Neuem beginnt.

Nieflheim 

Elke Bippus 

aus dem Katalog „L‘art contemporain de Brême“, HfK 2002 

 

 

Images nouées  

Jean-François Guiton présente son travail artistique à travers le média temporel de la vidéo sur des bandes automatiques dans des installations vidéo et des installations dans l'espace. Ses travaux sollicitent la puissance imaginative du spectateur à l'aide d'images suggestives, des sons ou titres de ses travaux. Dans l'installation « l'enjôleur » de 1997 sont dispersés au soi avec régularité un grand nombre de haut–parleurs de forme ovale qui provoquent des frissons et glacent le sang en émettant une sorte de piaillement sourd et un bruit de raclement associés aux rats. Les >Rats techniques< avancent vers une grande projection vidéo. Celle-ci présente une forme ovale ou rhomboïde qui s'ouvre et se referme en rythme. On ne sait pas très bien ce que les images évoquant les images - pâtés du test de Rorschach représentent - le museau d'un serpent, une chauve-souris ? Peter Friese les associe à un sexe féminin « qui signifie plutôt l'angoisse que le plaisir » (Peter Friese, p. 14), c'est-à-dire au symbole des fantasmes masculins, le vagin pourvu de dents (vagira dentata) qui engloutit le sexe de son partenaire lors du coït. Jean-François Guiton l'a toujours lié au conte de « L'enjôleur » à travers ce titre, dans des formes lisibles et multiples, mais toujours dans l'ambivalence entre attirance et menace. Ce procédé combinatoire est comparable à l'activité réceptive. Nous lions l'image « médiumnique » ambiguë avec des symboles, des mythes et visions de mort ou de plaisir et la rendons ainsi lisible pour nous et chargée de 

 

Image temporelle  

» L'intérêt centrai d'une vidéo, contrairement au panneau peint, est l'ordre médiumnique à des images visuelles dans une structure temporelle. Peu importe la nature de cette structure - l'évocation d'un déroulement du temps, au ralenti ou en accéléré, dans un déroulement par bonds successifs, par fragments, qui se superposent, s'étirent ou même tendent vers l'immobilité - te paramètre temps reste fondamental.« (Peter Rautmann, Nicoias Schalz, p. 25). Dans son installation «Nifiheirn» de 2002 il démontre de manière spectaculaire que le temps est à la base de la vidéo. Un écran vidéo est accroche au mur comme une peinture, on voit une image que beaucoup d'entre nous connaissent du cinéma ou des vacances. il montre un des paquebots chargés de touristes s'avançant vers les chutes du Niagara, La moitié gauche de l'écran montre les chutes se précipitant vers le bas tandis que, loin de là, plutôt au bord droit de l'image, se trouve le petit navire dans un espace nébuleux. L'image tourne extrêmement au ralenti et même le son semble s'étirer. Ce travail transmet le temps non pas de manière classique à travers le mouvement, mais à travers le temps que l'on passe devant l'image. «Niflheim» se comprend selon les théories de Gilles Deleuze comme image temporelle. Deleuze distingue l'image temporelle de l'image de mouvement. Cette dernière est soumise à l'effet de vérité, «une vérité, qui évoque l'image tant que le mouvement reste centré. «Dans l'autre le mouvement ne se réfère pas à la vérité» et le temps ne se soumet plus au mouvement: «les deux sont simultanés» (Gilles Deleuze, p. 189). 

 

La mort 

Niflheim» provient de la langue nordique ancienne «niflheimr», mot compose de nifl, brouillard, et heimr, Heim, habitat. Selon les mythes germaniques, Niflheim est un empire situé dans le nord, un empire de froid, de brouillard, de ténèbres et de morts qui ne mouraient pas glorieusement au combat. 

Jean-François Guiton a traité la mort dans différents travaux : «Da Trapani» (1992), «Voyages» (1994) ou «La Ronde» (1993) et «Le temps d'un portrait. (1998). La mise en scène d'un navire aux chutes du Niagara, inoffensive, même banale et touristique, traite aussi du thème de la mort. La présentation de la vidéo sur un écran plat rapproche l'image d'un tableau - une nature morte moderne qui met en images temporelles la transition de la vie à la mort. Jean-François Guiton ne fixe pas la coupure entre la vie et la mort dans l'image, ne la tire pas vers le monde du visible mais montre son inconcevabilité en faisant disparaître le navire dans le brouillard presque sans qu'on le remarque et le fait revenir d'une manière aussi discrète pour qu'il recommence son voyage dans le no man's-land.